Du 16 au 30 mai 2025

Tiers-lieu 32bis à Cayenne

 

Du 16 au 30 mai 2025

Tiers-lieu 32bis à Cayenne

 

 PRÉSENTATION DE L’EXPOSITION

La question de l’environnement, de sa réalité, de son devenir, de sa destruction et de sa nécessaire préservation est bel et bien au cœur des pratiques d’artistes plasticiens de plus en plus nombreux. La nature est une personne, le vivant est une personne, l’humain est devenu symbiotique dans le sens où il appartient à un vaste ensemble naturel qui engage chacune de ses actions, serait-elle artistique, dans le sens de l’attention mais aussi de la réciprocité.

Depuis le début du XXe siècle de plus en plus d’artistes créent dans la nature et avec elle en l’utilisant directement comme matériaux de leur production. On parle alors d’un art « écologique » ou « écosophique », un art lié de façon consubstantielle aux grands enjeux que pose l’actuelle transition climatique. L’éco-création donne à voir comment des artistes plasticiens qu’ils soient peintres, sculpteurs ou autres entendent bien créer avec ce que la nature offre mais aussi engager avec celle-ci un dialogue une relation d’exception.

Yoshikazu Goulven Le Maître s’inscrit dans ce courant. Sa pratique de sculpture se développe autour de la récupération et de la réutilisation de matériaux usagés, donnant place à un étrange bestiaire. Elle évolue en s’adaptant aux contextes et contraintes de son quotidien, dans un souci de nécessité à la fois économique et écologique. De fait, il observe l’environnement qui l’entoure, pour en extraire les formes.

Yoshikazu utilise les outils, les techniques et les matériaux disponibles sur place, in-situ. C’est une façon de penser l’atelier de l’artiste comme un écosystème, de fonctionner en circuit-court, et de faire résilience vis-à-vis des méthodes de production contemporaines.

Dans cet esprit, il a été conquis par notre environnement guyanais avec sa végétation et sa faune encore foisonnante propre à l’inspirer. Le temps d’une résidence, il a implanté son atelier au cœur du tiers-lieu 32bis, s’intégrant dans notre écosystème guyanais et associatif en mettant en pratique l’économie de moyen qui est propre à sa démarche. Par des gestes appris, désappris, puis réappris, Yoshikazu affine son esthétique, d’abord instinctive, puis de plus en plus minutieuse par la répétition. Il fait du bricolage un outil de résistance politique, face à un monde où on ne comprend plus les mécaniques de nos objets.

Dans une quête de réalisme, il cherche l’illusion de vie dans les objets délaissés du quotidien, les matériaux en marge de nos circuits de consommation. Il a organisé sa récolte de matériaux sur les plages et dans les rues de Cayenne : plastique, encombrants, déchets verts ont été ramassés aux quatre coins de Cayenne. Puis il a été cherché ses modèles en arpentant le parc animalier de Macouria, la collection d’entomologie du Planneur Bleu à Cacao, en rencontrant les chercheurs de l’IRD ou les biologistes amateurs avertis du monde associatif.

Son inventaire plastique dépeint un écosystème contemporain façonné d’artefacts, sous la forme de représentation du vivant, mais aussi de nature morte. Il interroge ici le fonctionnement de nos sociétés et confronte des grandes questions, car l’art écologique n’est pas seulement destiné à créer du « beau » et du plaisir pour le spectateur. C’est aussi un idiome critique, une expression en tendance politique, une formule fortement engagée.

Que peut apporter l’Art face aux conséquences angoissantes et douloureuses du changement climatique qui s’imposeront en Guyane comme ailleurs ?

En mesurant ce dont on hérite : à la fois des choses puissantes et merveilleuses inventées dans la tradition moderne et des héritages toxiques comme une grande part des formes industrielles d’agriculture et d’extraction, l’artiste apporte sa contribution qui serait d’ouvrir son atelier et de prendre le monde en réparation par fragment comme le dit Francis Ponge.

Les œuvres ainsi produites donnent un sens à notre bref passage sur cette Terre : contribuer à l’habitabilité du monde pour les générations qui viennent et pour la vie terrestre. Une manière de dimensionner ses forces à la mesure des troubles qu’on nous a donnés en héritage et qui sont du siècle dans lequel on est né.

 

Imagerie domestique

Alors que les populations d’animaux déclinent et que des espèces sont menacées de disparition, un bestiaire fantasmé habite nos supermarchés.

 Cette faune de la société de consommation sera-t-elle survivante ?

 64 images format carte postale

 

Le Grand tamanoir palmiste

En Amazonie, les déchets animaux nourrissent l’abondante végétation.

Ici on imagine que bois et feuilles incarnent l’esprit du grand fourmilier qui s’invite dans la ville et dans la maison bâties sur la demeure qu’il occupait peut-être jadis.

 Squelette en bois flotté, Fourrure en palmes et spathes, ficelle.

 

 

La mer nourricière

D’un côté la faune marine sauvage décroit et de l’autre, la quantité de
plastique  déversée sous différentes formes inquiète. Pêcher en eau trouble donne lieu à des surprises.

En 2050 il est possible qu’il y ait autant de plastiques que de poissons, en quantité, dans les océans.

Vitrine réfrigérante et barquettes plastiques
Déchets plastiques récoltés sur l’anse de Montjoly.

 

 

Sur la piste des fourmis bleues

Alors qu’en Europe et en Amérique du Nord, les populations d’insectes
s’effondrent, l’entomofaune guyanaise compte plus de 15 000 espèces d’insectes répertoriés.

De nombreuses chasses au drap seront nécessaires pour connaître la diversité et la complexité des groupes d’insectes présents.  Une vraie source d’émerveillement pour qui prend le temps de les regarder.

Cette pièce évoque cette incroyable diversité mais elle a aussi permis de mener une recherche sur l’utilisation plastique des matériaux de récupération et d’approfondir les techniques de fabrication.

 Drap de coton, déchets plastiques, fil à broder, laine

Broderies de Trefena Dokoe pour Akaïtana Création

 

Jungle Party

Que font les jaguars dans la forêt profonde ? Peut-être bien la même chose que nous : ils font la fête !

 Ce travail s’inscrit dans la série des Variations de capsules. Ici la collection guyanaise utilise les capsules de la bière locale pour représenter l’animal emblématique du pays.

 22 capsules de bière Jeune Gueule
22 bouteilles de bière Jeune Gueule
Feuilles sèches, sable.

 

 

 

La parade des Plumeaux

Les oiseaux paradent dans leur plumage de carnaval toute l’année, nous offrant une fête quotidienne.

Dispersés dans les recoins, saurez-vous les retrouver ?

 Ibis Rouge, 2025—Textile, métal, plumes de carnaval

Toucan, 2025—Textile, métal, bouteille plastique

Kikiwi, 2025— Chiffon, liège, muselet

Tangara évêque, 2025— Chiffon, liège, muselet

Picolette, 2025— Chiffon, liège, muselet

Moucherolle Pie, 2025— Chiffon, liège, muselet

Moucherolle à tête blanche, 2025— Chiffon, liège, muselet

Colibri orvert, 2025— Chiffon, liège, muselet, clou

 

 

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